Selma LAGERLÖF, Le cocher
« Ses lèvres sont d'un bleu presque noir, ses joues gris pâle et ses yeux sombres comme des miroirs brisés. Il est vêtu d'une large houppelande noire et souillée, avec une grande capuche qu'il rabat sur son visage, et à la main il tient le long manche d'une faux rouillée et émoussée. Eh bien, voyez-vous, messieurs, cet homme qui tient les rênes rafistolées n'est pas un cocher ordinaire, non, il est au service d'une sinistre dame qui a pour nom la Mort. Nuit et jour, il doit accomplir sa besogne... »L'histoire se déroule la nuit de la Saint Sylvestre. Une soeur saluitste, sur son lit de mort, désire à tout prix parler à l'un des plus grands brigands et ivrognes de la ville, David Holm. Ce dernier, justement, profite de cette nuit particulière pour raconter à ses compère la sinistre histoire du cocher : le dernier mort de l'année devient le cocher et doit tirer, toute une année durant, la charette de la mort... C'est alors que celui-ci meurt brutalement... Dans son agonie, il entend s'approcher l'attroce grincement de la charette de la mort... Va-t-il remplacer le cocher ? Cette rencontre avec la Mort et les révélations qu'elle va permettre va finalement bouleverser le comportement de David Holm, le menant même jusqu'au repentir.
Un conte savoureux.
Ma note :
Une fois la situation posée et les personnages présentés, j'ai eu un peu de mal à accrocher. Mais finalement, je me suis laissée emportée par cette histoire hors du commun. Il y a quelque chose d'à la fois dramatique et magique dans ces pages.
C'était ma première lecture de Selma Lagerlöf, Des trolls et des hommes et Le violon du fou me tentent également.
Ce qui m'a plu...
* Ce lien fantastique entre certains personnages.
* Une troublante histoire d'amour.
* Ce temps qui se déroule très lentement et qui ancre le conte entier dans une seule nuit.
J'ai moins aimé...
* Des thèmes peut-être un peu durs pour certains lecteurs : mort, violence, épidémie.
* Le cocher qui reste plutôt... sombre ; on en apprend très peu sur son année de supplice, encore moins sur celle de son successeur.